Œuvres de la collection du Frac Bretagne
Yves Bélorgey | François Bouillon | Pierre Buraglio
Nina Childress | François Dilasser | Marcel Dinahet
Toni Grand | Stanislav Kolibal | Pascal Pinaud
Exposition du 11 juin au 11 septembre 2005
Vernissage le samedi 11 juin à 18h30
Les Moyens du Bord à la Chapelle Saint Mathieu, Morlaix
exposition est organisée par les Moyens du Bord et le Frac Bretagne,
avec le soutien du Conseil Régional de Bretagne, du Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Bretagne, du Conseil Général du Finistère et de la Ville de Morlaix
Présentation:
Ici aussi, comme dans tout lieu d’ouverture et de curiosité, dans l’ancienne chapelle Saint Mathieu de Morlaix, des œuvres contemporaines vont, du 11 juin au 11 septembre 2005, converser entre elles, se confronter à une architecture et un décor spécifiques, s’exposer aux regards des spectateurs, témoigner de préoccupations communes aux artistes de toutes les époques : le volume, la ligne, la couleur.
Les œuvres présentées, appartenant à la collection du Frac Bretagne, ont été choisies pour leur valeur intrinsèque et leur capacité à s’intégrer dans un édifice historique. Les liens qui les unissent ici ne relèvent pas d’un thème, d’une technique ou d’un courant précis. Mais, d’évidence, leur juxtaposition renforce leur puissance de dialogue et de questionnement. Moulin à prières, outre l’ironie de son titre redoublée dans cet ancien lieu de culte, illustre la liberté avec laquelle Pascal Pinaud s’empare des objets manufacturés pour affronter sans détour le potentiel illusionniste de la peinture. Ce moulin constitué de bobines multicolores pourrait être empoigné par les Mains de François Dilasser, aux doigts violemment colorés, aux phalanges cylindriques, les deux œuvres faisant la part belle aux couleurs franches. Couleurs également pour les immeubles de Montbau Val d’Hebron peints par Yves Bélorgey et pour le paysage, 648 Bluriness (panorama) de Nina Childress mais en demi-teintes pour mieux surprendre un lieu particulier, à un instant précis, en accordant tout pouvoir à la lumière. Contours nets chez l’un, flous chez l’autre, proches dans les deux cas d’une vision photographique, élective et volontariste. Face à ces paysages, Pierre Buraglio nous offre une Fenêtre, métaphore classique de la représentation, véritable battant de fenêtre aux vitres verte et bleue, couleurs symboliques du paysage et pourtant, œuvre abstraite jouant du vide et du manque. François Bouillon, en dépit de formes simples déclinées dans ses dessins ou de matériaux rudimentaires utilisés pour ses sculptures, présente une œuvre complexe constituée d’une projection dans l’espace et le temps. La forme et le sens du volume dans l’espace constituent la réflexion principale de Toni Grand. Celle-ci, appliquée à Sec Equarri – abouté en ligne courbe fermée, sculpture qui ne fait qu’effleurer le sol, dispense cependant une énergie à l’espace environnant considéré comme partie intégrante de l’œuvre. Pour Stanislav Kolibal, dessin et sculpture sont indissociables. Mais si les dessins s’apparentent à des plans préparatoires, le déplacement qu’impose la sculpture, le métal dont elle est construite, renvoient à l’équilibre des formes géométriques sur papier. Marcel Dinahet utilise, quant à lui, l’image vidéo comme élément sculptural autonome pour traiter du site et du milieu naturel. Les images de fonds sous-marin, prélevées pour être projetées, englobent ainsi plusieurs espaces.
La diversité des œuvres réunies ici témoigne de la pensée contemporaine et de son inscription au sein d’une collection. Durant un été, la chapelle Saint Mathieu fera la concordance des temps et d’un lieu, offrant au public un aperçu de la création actuelle avec ce qu’elle comporte d’exigence et de questionnements.