Du 20 février au 24 avril 2021
Vernissage le 19 février de 14h à 18h

De la cassette audio au Compact Disc, le rapport que chacun entretient à la musique est façonné par la nature de son mode de diffusion en tant que produit culturel de masse. Oscillant entre l’économie du partage et du spectacle, la consommation culturelle peut être utilisée comme un prisme pour aborder la mutation de notre rapport aux arts visuels au début du XXIe siècle. L’exposition «Megamix» s’inscrit dans le prolongement de cette «ligne de basse» et fonctionne à la manière d’une compilation des «meilleurs morceaux» du duo où installations et multiples sont repris et réinterprétés. Exposition aux Moyens du Bord Cour des artistes – La manufacture des Tabacs 29600 Morlaix

Mégamix C’est quoi ?

MEGAMIX, réunit une compilation de quinze années de pratique en duo.
De la cassette audio au Compact Disc, le rapport que chacun entretient à la musique est façonné par la nature de son mode de diffusion en tant que produit culturel de masse.
Oscillant entre l’économie du partage et du spectacle, la consommation culturelle peut être utilisée comme un prisme pour aborder la mutation de notre rapport aux arts visuels au début du XXIe siècle. L’exposition « Megamix » s’inscrit dans le prolongement de cette « ligne de basse » et fonctionne à la manière d’une compilation des « meilleurs morceaux » du duo où installations et multiples sont repris et réinterprétés.

Dummy Birds est vue comme une actualisation ludique du film « Birds » d’Alfred Hitchcok (1963). L’installation déplace l’inquiétante étrangeté d’un phénomène naturel inexplicable vers la paranoïa de la logique du tout sécuritaire et du sentiment d’insécurité, incarnée par ces oiseaux de mauvais augures que sont les caméras de surveillance. Dummy Birds est composée d’une structure métallique — semblable à la cage à poule visible lors de la première apparition des oiseaux dans le film d’ Hitchcok — sur laquelle sont perchées 60 caméras de surveillance factices. Ces caméras équipées de détecteurs de mouvements, s’animent comme des automates de fête foraine en fonction du passage des spectateurs, et produisent un son mécanique aléatoire lancinant et angoissant lié au moteur qui les active. Dummy Birds a été présentée une première fois pour la nuit Blanche de Metz en 2009 dans une version d’installation urbaine.
Le principe d’empilement des sound systems en fait des objets pourvus de qualité sculpturales. À la croisée du ready-made*, du post-minimalisme* et de l’art sonore*, Ikea Sound System est une construction DIY qui invite au détournement du mobilier ô combien standardisé de la célèbre firme de meubles et équipement d’intérieur en vue d’une prolifération musicale. Le mobilier Ikea composant la structure peut facilement être récupéré dans la rue après son abandon aux encombrants, du fait de son obsolescence programmée. il en va de même des cartons qui composent également cette structure, du fait de leur usage éphémère. Aussi, Ikea Sound System est une proposition réitérable par tous et mise à la disposition de tous (une prise «jack» est prévue à cet effet), pour une libre diffusion musicale à même de subvertir tactiquement l’idéologie de la société de consommation et de divertissement dont Ikea est un emblème. Ikea Sound System a été présentée à la galerie DMA à Rennes en 2012 et à la Gaîté Lyrique à Paris en 2014.
Ink Geyser est un principe de peinture murale automatisée dont le mode opératoire constitue un détournement à des fins picturales de la réaction chimique effervescente vernaculaire Mentos–Coca-Cola Light. Ink Geyser est le déplacement dans le champ de l’art d’une expérience fameuse de la teen culture, popularisée notamment par le web à travers des vidéos, à la manière d’une légende urbaine, qui s’avère fondée : il est possible d’obtenir un geyser de Coca-Cola en plongeant dans une bouteille de cette boisson gazeuse des bonbons de la marque Mentos. L’expérience est ici réalisée avec de l’encre et de la peinture en sus de la boisson. À la croisée du happening*, de la sculpture et de l’action-painting*, il s’agit là d’une proposition simple pour brouiller les frontières de l’art et de la vie dans sa dimension sotte : une « sottise positive », dont Clément Rosset* dit qu’elle est une manière d’être au monde en se consacrant corps et âmes à quelques occupations absurdes qui deviennent pure activité. Ink Geyser a été activé à la galerie DMA à Rennes en 2012, à la ville de Bruxelles pendant la Slick Art Fair en 2013, à la HEK (Haus für Elecktronische Kunst) à Bâle en 2013, à la Graineterie à Houilles en 2014 et pour le festival Gamerz à Aix en-Provence en 2014.
Negatifx est une édition d’artiste incluant une sélection de 36 images de processus d’interventions réalisées dans l’espace urbain. Les images sont présentées en format tirage de lecture dans une pochette estampillée Negatifx, évoquant Negatif+ le laboratoire parisien de prédilection des graffiteurs français choisi pour le développement des pellicules argentiques 24 x 26 mm à la fin des années 90 – début des années 2000 en raison de son tarif avantageux et de l’élégance de ce format de consultation adjoint à chaque développement. Le ticket de caisse adjoint à la pochette vient apporter en fonction des références de chaque tirage, un éclairage sur l’intervention afférente et le contexte de prise de vue. Negatifx a été présentée à la Sommerset House à Londres en 2016.

Mute Mutiny [Mutinerie Muette] est un journal de bord urbain développé sous la forme d’un blog sur Ekosystem.org de 2009 à 2013 (47 billets) puis sous forme de blog photographique sur Tumblr de 2011 à 2015 (178 billets).
En tant que ressource, Mute Mutiny se compose d’extraits de la vie quotidienne du duo, d’enquêtes et veilles urbaines et d’expérimentations et documentations liées au processus
créatif d’intervention urbaine.
La tenue de ce blog a contribué à articuler les éditions d’artiste publiées chez Éditions Cartonpâte, Penser Sauvage (2012), Negatifx (2016) et Folksotopy Vol. 1 (2017).
L’édition inédite Mute Mutiny, publiée chez Éditions Carton-pâte en 2020 et déployée aux Moyens du bord pour l’exposition « Megamix », archive une sélection de traces de présence, de phénomènes et de situations créées par des citoyens anonymes et observées par David
Renault et Mathieu Tremblin.

À propos des Frères Ripoulain

Les Frères Ripoulain est un duo d’artistes français formé à Rennes en 2006.
David Renault est né en 1979, il vit à Écouan, France, et travaille en France.
Mathieu Tremblin est né en 1980, il vit à Strasbourg, France et travaille en Europe.
Ils ont été membres du Free Art and Technology Lab (F.A.T.) de 2014 à 2015.
Ils sont membres de la Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens (FRAAP) depuis 2013. Ils sont membres du réseau Documents d’Artistes en Bretagne (DDAB) depuis 2012. Leur travail est présent dans les collections publiques du FRAC Bretagne et du FDAC Ille-et Vilaine.

En solo ou en duo, ils privilégient des formes de créations contextuelles. Tel des travailleurs de la voirie, ils explorent et réalise des enquêtes de terrain sur les relations entre urbanité et urbanisme.
Ils rendent compte de leur travail et observations par le biais d’espaces de consultation inspirés des bureaux d’étude.
David Renault et Mathieu Tremblin œuvrent dans les espaces en jachère de la ville et développent des protocoles d’action urbaine autour des notions de contre-façon, d’abandon et de dégradation, d’expression autonome et spontanée, de langage cryptique et de désobéissance civile.

Les Frères Ripoulain : www.lesfreresripoulain.eu
David Renault : www.phantomsignal.eu
Mathieu Tremblin : www.demodetouslesjours.eu

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